La valse des conférences est terminée, le salon a ouvert ses portes au public hier pour commencer le tango de la séduction. Il est temps de faire le bilan du show annuel des éditeurs phares du jeu vidéo.
Pour la première fois je suis bien en peine pour désigner le « vainqueur » de la guerre des conf. La victoire est habituellement beaucoup plus nette, mais cette année mon cœur balance entre Microsoft et Ubisoft. Bon rythme, lines up solides, quelques surprises… je pense que les deux éditeurs étaient au même niveau.
Du coup pour les autres, Devolver mis à part – hors compétition – le seul failed revient à EA, franchement à la traîne, Nintendo quant à lui a clairement changé sa politique de communication pour des présentations à vocation court terme et son format « direct » régulier qui ponctue l’année, Sony a assuré une line up déjà connue et solide, SquareEnix n’a pas vraiment brillé en 30 minutes et Bethesda a sorti la carte « Elder Scroll » à la fin d’une conférence plutôt pépère…
Question jeux j’ai remarqué que les indé étaient beaucoup moins présents cette année. La folie indiegame serait elle en train de retomber ? ou les éditeurs ont-ils enfin suffisamment de « gros » jeux pour ne plus avoir besoin de bouches trous ? Idem pour la VR qui s’est faite plus que timide…
On notera également une déferlante de nouvelles IP fortes portées majoritairement par des studios ayant déjà fait leurs preuves :
- Sekiro – Shadows die twice : l’alliance la plus contre-nature avec From Software au développement et Activision à l’édition
- Session : creā-ture Studios Inc.
- Jumpforce : Bandai Namco
- Starfield : Bethesda
- Babylon’s Falls : Platinum Game
- The quiet man : Human Head Studios ? (à confirmer)
- Ghost of Tsushima : Sucker Punch
- Déraciné : From Software
Pas étonnant que l’on ai pas eu droit à l’annonce d’un Bloodborn 2 ! From Software est courtisé de tous les côtés.
Mais ne nous plaignons pas, cette surprenante tendance à la prise de risque dans un marché saturé par les mêmes IP années après années est une excellente nouvelle. Laissez les studios créer ! Microsoft l’a également compris en sortant le chéquier pour acquérir quatre nouveaux studios dont le très en vue Ninja Theory et en créer un cinquième. Le seul moyen aujourd’hui pour les éditeurs d’avoir des exclues est de payer pour elles en les produisant. Pas de mystère, Sony l’a déjà compris depuis plusieurs années et enterre Microsoft sur ce terrain depuis aussi longtemps. Au final, si l’on reste objectif, exception faite d’Halo et d’un quelconque chauvinisme de consoleux, la Xbox ne fait pas le poids face à la PS qui a le mérite d’offrir de réelles exclues, tout comme les consoles de Nintendo.
La puissance ne représente pas grand chose si vous ne pouvez pas jouer au jeu qui vous fait envie…
Bonne surprise également avec un changement encore timide mais qui s’est ressenti dans toutes les conférences : l’epicfailed d’EA avec Starwars Battlefront et ses lootboxes de merde a servi de leçon. Les éditeurs semblent avoir compris que certaines limites ne pouvaient pas être franchies en terme de modèle économique, surtout sur de grosses licences.
On avait déjà vu ce genre de fail avec des jeux comme Evolve que son modèle économique a tué dans l’œuf. Mais ce n’était pas une licence aussi people que Star Wars, aussi sa mort lente et douloureuse s’est-elle déroulée dans l’indifférence générale. Alors je crois que l’on peut presque remercier Battlefront d’avoir été aussi greedy ! Sans ce faux pas sur une IP aussi en vue, sans doute n’aurions nous pas assisté au meaculpa général des éditeurs lors de cet E3 2018. Merci EA !
Dernier point : le cloudgaming + l’abonnement ont définitivement le vent en poupe. Les éditeurs se lancent dans la mêlée avec leur propre format. L’abonnement mensuel serait-il le prochain sésame des joueurs limités en budget ou en place ? Bonne idée ou piège à mougeons ? Nous le saurons une fois le modèle économique et le fonctionnement de ces nouvelles plateformes de cloudgaming connus et testés.
Pour finir voici ma sélection personnelle parmi les jeux présentés ou entre-aperçus, tous éditeurs confondus :
- Ori and the Will of the Wisp – je n’y jouerais pas parce que je déteste les plateformes mais je regarderai ma mauvaise moitié y jouer parce que lui, il adore
- Sekiro – shadows die twice – parce que From Software & Activision (wtf je dois voir ça)
- We happy few – parce que le style barré et la DA m’intrigue
- The division 2 – je suis la première surprise mais ce que j’ai vu du jeu m’a donné envie
- Devil may cry 5 – parce que même si je râle sur les suites à n’en plus finir la série des DMC est plutôt dans le haut du panier
- Cyberpunk 2077 – parce que j’ai confiance en CD Projekt pour réussir à sublimer ce monument du JDR
- Babylon’s falls – parce que Platinum Games
- Beyond Good and Evil 2 – parce que c’est un peu l’arlésienne du jeu vidéo avec Shenmue 3
- Skull and Bones – trop de swag
- Transference – curiosité malsaine
- Resident Evil 2 remastered – parce que resident evil old school
- Death stranding – ce projet porte peut-être en lui le futur du jeu vidéo
- Ghost of tsushima – DA magnifique, combats de sabre ultra classes
- Déraciné – parce que From Software qui fait dans le poétique c’est une expérience à ne pas rater.
Etant donné que la majorité de ces jeux n’a même pas encore de date de sortie je sens qu’il va falloir trouver autre chose pour s’occuper en attendant… so be it !